Horizon-Vin

Il existe deux sortes d’appellations : les AOC et les IGP. C’est l’INAO, créé en 1947 avec ces deux concepts, qui protège ces savoir-faire, et garantie au consommateur l’origine du vin et la qualité des produits. Une des particularités de cette institution est que ce sont des professionnels du secteurs qui participent activement à la détermination des règles.

Les AOC ou Appellations d’origines contrôlées sont l’appellation qui a le rapport au terroir le plus profond. Son ancienneté en fait une appellation réputée. Les règles de l’AOC, qui défendent les terroirs et usages régionaux sont les règles les plus strictes : en plus d’une aire géographique limitée, le vigneron doit utiliser une sélection précise de cépages, une proportion précise de cépages dans l’assemblage, un degrés d’alcool minimum et maximum, un processus de vinification, des techniques de viticultures précises, et même une période d’élevage. Au bout de la chaîne, l’AOC est une véritable consécration du savoir-faire du vigneron.

Les IGP sont un peu plus flexibles. Elles garantissent avant tout au consommateur la provenance du vin. Il existe cependant une hiéarchie des IGP : il y a des dimensions régionales, départementales, et plus locales.

Les appellations françaises, tout en s’ancrant dans un territoire, un terroir, sont d’une diversité étonnante. Elles peuvent se ranger en plusieurs catégories : • 12 IGP à dimensions et Identité régionales pouvant se décliner en unités plus petites • 28 IGP à dimension départementales (Ardèche, Gard, Landes, Var , etc …) • 35 IGP à dimension plus locales (Côtes vermeilles pour 4 communes du sud du Roussillon par ex) • 375 AOC • Les AOP qui sont l’équivalent européen des AOC • Les Vins de France

C’est cette diversité de crus fortement enracinés, qui fait de la France une puissance viticole unique au monde, notre pays étant probablement le seul à pouvoir se targuer de proposer au moins un vin qu’il aimera au consommateur.

Un des atouts, non des moindres, de la France, est en effet sa géologie: ayant une forte appétence pour les sols calcaires, la vigne est, on peut le dire, sur un terrain idéal en France. La France est en effet composée à 55% de sols calcaires, une richesse unique, permettant de comprendre pourquoi, d’une parcelle à l’autre, une identité précise et différente s’exprime.

Pour reprendre Laure Gasparotto, auteur de l’Atlas des Vins de France, véritable encyclopédie des vins de France dont je recommande la lecture, « C’est précisément ce phénomène qui constitue toute l’alchimie des terroirs : si le vin incarne la France, c’est qu’il naît à sa racine, qu’il se compose de ses gènes, qu’il reflète son paysage, sa lumière, sa saveur, et l’infinie diversité de ses hommes. »

Voilà donc 2000 ans que la France exploite ses vignes, que les vignobles y sont exploités par de nombreuses générations de vignerons, jusqu’à donner naissance aux appellations le 30 Juillet 1935, créées après la crise de la maladie ravageuse du philoxera, drame national et période au milieu de laquelle de nombreuses fraudes se sont multipliées.

Si elles garantissent que certaines pratiques ont été mises en œuvres, il faut savoir que ces appellations ne sont pas la seule référence en terme de qualité : de nombreux vignerons talentueux décident de s’émanciper des règles strictes de ces appellations et de produire des vins atypiques sous l’appellation Vin de France.